Tribune. Ce lundi 3 mai, les candidats au concours de recrutement des « perdir », c’est-à-dire les personnels de direction, principal et principal adjoint de collège, proviseur et proviseur adjoint de lycée, ont pris connaissance de leurs résultats. Les 560 admises et admis sur liste principale représentent un nombre à première vue peu élevé, mais ce sont au total plus de 13 000 cadres intermédiaires qui, dans les académies, contribuent aux évolutions stratégiques du système éducatif français dans le second degré.
Mais entre réussir un concours interne à la fonction publique et devenir un chef d’établissement aguerri, il faut du temps. Diriger un établissement scolaire est un métier qui s’apprend. L’année de formation initiale que suivent les « néo-perdir », en parallèle de leur première affectation en établissement, doit ainsi répondre aux nombreuses questions et aux changements identitaires qui se posent au début de cette carrière. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Nos écoles continuent de tourner » : le quotidien des chefs d’établissement pendant le confinement
Le rapport du jury du concours de recrutement 2020 et le bilan social 2019-2020 du ministère de l’éducation nationale permettent de dresser à grands traits le profil de ces nouveaux personnels de direction. Agés de 43 ans en moyenne, les lauréats féminisent le métier : celles qui représentaient un quart des personnels de direction au milieu des années 1980 sont aujourd’hui devenues majoritaires (51,4 % du corps en 2019-2020).
Le « deuil de la classe »
Pour toutes et tous, devenir personnel de direction est synonyme de deuxième carrière. Plus de la moitié des lauréats de la session 2020 a exercé comme professeur certifié ou agrégé, près de 30 % comme professeur des écoles, 12 % comme conseiller principal d’éducation. Ce virage professionnel appelle donc souvent à faire le « deuil de la classe », à gérer une nouvelle distance sociale avec d’anciens pairs ou les parents d’élèves. Un « défi d’identité » que le chercheur Guy Pelletier a décrit dans ses travaux, à partir des contextes québécois et suisse.
Dans les faits, ils et elles ont cependant souvent déjà touché à la direction d’école, à la coordination d’un réseau d’éducation prioritaire, aux fonctions de directeur délégué aux formations professionnelle et technologique…
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