Premières commissions REP+ #cycle 3 #CE2 #classes dédoublées

Difficile de rédiger un article qui prenne en compte tous les champs investis lors de ces premières rencontres. Elles furent au nombre de trois, réunissant tout d’abord les cycle 3, puis les CE2 et enfin, les classes dédoublées.

Si cela faisait longtemps que les échanges n’avaient pu avoir lieu, cela a pourtant toujours été le cas historiquement au sein du REP+. De nombreuses plus-values en ont découlé, et le retour des commissions peut être un levier intéressant.

L’autonomie comme questionnement.

Au cycle 3 comme au CE2, la problématique reste centrale. Une question en découle: ne crée-t-on pas de la dépendance lorsqu’on procède en dispositifs restreints? Le ou les adultes présents répondent parfois aux questions avant même que les élèves ne se les soient posés, n’est-ce pas un problème? Le travail personnel de l’élève n’embrasse-t-il pas trop peu de place?

Les élèves de cycle 2 ont vu leurs compétences fondamentales renforcées par les classes dédoublées et les fonctionnements mis en œuvre, c’est indéniable, et cela paraît bien être essentiel. Ce point de vue est corroboré par les enseignants CE2. De l’avis de tous, l’autonomie, mot valise dans lequel on peut glisser beaucoup d’éléments contradictoires, pourrait être un nœud gordien. Mais pendant toute la durée du cycle 2 et au sortir du CE1, c’est le manque d’attention qui interroge: cela nous renvoie à tout ce qui est entrepris dans la prévention des écrans. Il s’agit de poursuivre et d’amplifier ces actions.

Les constats du professeur du collège présent vont en ce sens, même s’il avoue une méconnaissance des façons de travailler du premier degré. Les méthodes d’apprentissage des leçons, primordiales, sont à approfondir. Un parcours cycle 3 est évoqué, il permettrait de mettre en place des indicateurs communs. Il s’agirait d’un référentiel commun au primaire et collège. Le travail méthodologique effectué en sixième devrait-il peut-être être entamé avant?

Vocabulaire et lexique comme leitmotiv.

En maternelle et au cycle 2, le bilan n’évolue guère, la précision du vocabulaire est insuffisante. Les équipes s’emparent de ce sujet prégnant en mettant en œuvre des outils (Apprentilangue par exemple, Narramus toujours). On ne s’installe pas dans des dispositifs rébarbatifs mais on n’essaie de développer des stratégies où les élèves utilisent et réutilisent des mots de vocabulaire, dans différents contextes, comme les études le montrent. En tout état de cause, chacun a conscience de la centralité du langage. Les classes dédoublées favorisent les interactions, les prises de parole et corrections instantanées. Peut-être devra-ton penser des outils favorisant l’éloquence ou utiliser davantage ceux que l’on possède déjà?…

Le lien avec les parents comme trait d’union.

Les outils numériques peuvent être une part de la réponse (ONE ou PRONOTE), mais ne peuvent résolument pas constituer la seule relation aux familles. Le travail à la maison est considéré comme nécessaire, mais comment surmonter les inégalités d’accompagnement par les familles? Au collège, le dispositif devoirs faits est l’alternative quand dans le premier degré, consigne est donnée de ne pas surcharger les élèves à la maison…Quel que soit le cycle, l’investissement des parents est à privilégier. En maternelle, les parents rentrent quotidiennement dans l’école, en élémentaire, ce peut être le cas de façon régulière, au collège, la question se pose. Des actions permettent d’insister sur ce lien. Aujourd’hui, on joue qui fonctionne toujours très bien en maternelle, Aujourd’hui, on lit! dont le cœur est l’acculturation au monde de l’écrit, se développe et les directeurs “coordonnateurs” se déplacent dans les écoles dans le cadre de la prévention des écrans. Il reste à toucher les familles les plus concernées par le décrochage, celles dont le sens de l’École est le plus ténu.

Analyse et réflexion comme horizon.

Beaucoup de questions restent en suspens, mais le réseau reste dynamique et enclin à vouloir toujours faire réussir mieux l’ensemble de ses élèves. En GS-CP-CE1 par exemple, les classes travaillent dans le respect des préconisations en vigueur, qu’il s’agisse des demandes ministérielles ou celles du groupe départemental 100% réussite. Les élèves réussissent mieux et cela montre que les formations et les journées REP+ sont mises à profit. Dans l’ensemble, les enseignants ne sont pas dans l’immobilisme et ces réunions ont montré la volonté commune de faire encore évoluer les pratiques. Si la liberté pédagogique reste de rigueur, la curiosité pousse l’innovation. Gageons que cela se poursuive lors de prochains échanges productifs. Le collectif est nécessaire à la vie du réseau.