L’institut suédois a décerné à Jean-Claude Mourlevat le prix Astrid Lingren Memorial Award, l’équivalent du « prix Nobel de la littérature enfantine ». Il s’agit du premier écrivain français honoré par cette récompense.
Mettre en valeur la littérature jeunesse
Le prix Astrid Lingren Memorial Award porte le nom de la créatrice de Fifi Brindacier, le personnage principal d’une série de romans pour enfants écrits à partir de 1945. Ce prix, créé en 2002, a été institué par le gouvernement suédois dans le but de promouvoir la littérature pour l’enfance et la jeunesse dans le monde. Cette année, 263 nommés venus de 69 pays concouraient pour ce prestigieux prix. Parmi eux, Jean-Claude Mourlevat. Auparavant professeur d’allemand, il entame sa carrière artistique avec le théâtre. Il crée deux solos clownesques, joue des tours de magie et met en scène des pièces. En 1997, il publie son premier roman Histoire de l’enfant et de l’œuf et entame sa carrière d’écrivain. Depuis, ses écrits constituent une part non négligeable de la littérature jeunesse. Le jury a mentionné plusieurs de ses œuvres : L’enfant Océan (Pocket Jeunesse, 1999), Le combat d’hiver (Gallimard Jeunesse, 2006) ou encore Le chagrin du roi mort (Gallimard Jeunesse, 2009).
La reconnaissance d’un monde onirique et merveilleux
Dans son roman Terrienne publié en 2011, Jean-Claude Mourlevat imagine une intrigue très établie au niveau spatial et temporel, ce qui est inédit par rapport à ses précédents récits. L’écrivain hésite même, en parlant de Terrienne, à classer ce roman dans le genre de la science-fiction. Quoiqu’il en soit, les livres de Jean-Claude Mourlevat fourmillent d’imagination, de mondes parallèles, d’univers oniriques et merveilleux. Le jury qui remettait la récompense a déclaré « Jean-Claude Mourlevat revisite brillamment la tradition du conte, abordant les sujets les plus beaux comme les plus difficiles. Ses récits abolissent le temps et l’espace et évoquent dans une prose onirique et efficace des questions éternelles comme le désir et l’amour, la vulnérabilité et la guerre. L’œuvre toujours surprenante de Mourlevat ancre la trame antique de l’épopée dans une réalité contemporaine ».