Christelle Gravier et Nicolas Fayolle ont représenté la DSDEN au séminaire « La coéducation : accompagner et consolider les relations Ecole-familles en éducation prioritaire – PNF 2023-2024 ».
Durant 2 jours, ils ont pu assister à des conférences et à des partages d’expériences.
- Un thème a particulièrement attiré leur attention: la question de la parentalité numérique qui est travaillée spécifiquement par la Trousse à projets et son volet Territoires Numériques Éducatifs.
Voici des constats et des pistes de travail:
1. Renforcer l’éducation au numérique à l’école (ne pas tomber dans le piège selon lequel les jeunes seraient déjà à l’aise avec les outils numériques ), au travers de la compréhension de l’informatique et du code.
2. Prendre la mesure du contexte sociétal qui remet en question l’implémentation de certaines technologies numériques, dans certains environnements socio-techniques notamment.
3. Se méfier des fausses représentations des usagers de services publics, en l’occurrence des parents.
4. Créer des lieux de rencontre et mobiliser le terrain pour échanger autour des enjeux que posent les technologies numériques, en utilisant des contenus vidéo comme base d’échange.
5. Encourager des formats de médiation et s’associer à des acteurs qui touchent les familles populaires et éloignées du numérique.
Vous pouvez visionner la vidéo suivante
- De son côté, Marie-Aleth Grard est présidente ATD Quart Monde France et ancienne conseillère au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle a dirigé l’ouvrage L’égale dignité des invisibles, Quand les sans voix parlent de l’école (coédition Les Bords de l’Eau et ATD Quart Monde) en 2022. Elle met en avant un thème majeur:
Faire du numérique un outil qui relie
Pourtant, nous le savons d’expérience, les possibles sont là si nous nous donnons les moyens de mieux communiquer entre enseignants et parents.
- La notion de temps est essentielle : ce n’est pas si simple, dans notre monde où tout va très vite, de savoir se poser pour prendre le temps d’écouter les questions de ceux qui ne sont en difficulté avec le numérique : temps pour se connaître et pour se reconnaître afin d’échanger vraiment dans la confiance. Une relation d’adulte à adulte, où le parent est reconnu dans son rôle de premier éducateur de son enfant.
- Ensuite, prendre le temps de se comprendre, d’entendre les questions qui ont besoin de réponses parfois différenciées. Il y a là un grand défi et une occasion d’inventer de nouvelles manières de faire.
Le numérique est un outil plein de potentialité mais il ne doit pas contribuer à éloigner les parents qui vivent dans la grande pauvreté davantage de la scolarité, ni de l’orientation scolaire de leurs enfants. Il ne doit pas non plus les éloigner des autres parents, ni des enseignants.
Chacune et chacun d’entre nous peut agir. Cela peut se traduire de différentes manières :
- Prendre le temps d’échanger sur les outils numériques les plus adaptés aux besoins scolaires et de montrer, d’expliquer en s’appuyant sur les partenaires de proximité si besoin (en étant vigilant à ce que le coût ne soit pas un obstacle).
- Sensibiliser à l’usage d’outils libres de droits.
- Permettre aux enfants de rester plus tard pour utiliser le matériel de l’École.
C’est parce que nous agirons ensemble, parents et enseignants de différents milieux sociaux, que le numérique deviendra un véritable outil pour la réussite de tous les enfants à l’École.
C’est absolument essentiel pour l’avenir de centaines de milliers d’enfants, de jeunes (chaque année, 100 000 jeunes sortent de notre système scolaire sans diplôme). C’est essentiel pour l’avenir de notre démocratie.